Issus de la même promotion de Diplôme Universitaire et Technologique, nous avons tissé au cours de ces deux ans de formation une amitié forte, tout en partageant des convictions sur le thème de l’environnement. Nous avons par la suite suivi des trajectoires et des cursus différents.

Antonin Deshayes

« J’ai fait le choix après cette formation universitaire, de continuer mes études en licence physique-chimie puis en master traitement des pollutions à l‘Université de Pau. En parallèle de mes études, j’ai eu la chance de gérer pendant un an et demi une AMAP étudiante distribuant une trentaine de paniers par semaine. Mes expériences professionnelles et mes échanges lors de mon cursus m’ont poussé à sortir du modèle traditionnel pour un jeune diplômé, la recherche d’emploi à tout prix. J’ai donc voulu entreprendre dans un domaine concret qui me tient à cœur, l’agriculture. »

Julien Pedrot

« J’ai poursuivi mes études en master spécialisé en environnement industriel. Diplômé en 2015, j’ai intégré une multinationale de la construction en tant que conseiller environnement, cette période dura 9 mois. Cependant l’impact environnemental et social de mon travail ne répondait pas à mes attentes. Sensibilisé depuis petit à la préservation de l’environnement et plus récemment aux enjeux environnementaux des systèmes de production agricole, je quittais mon travail à la recherche d’un métier plus en accord avec mes convictions. »

 

Notre projet « Les plants de demain » se décompose en 3 grandes phases.

La première phase du projet est un tour de France des acteurs et des actrices de la transition agricole. De janvier à septembre 2017, nous apprenons auprès de maraîchers inspirant français, pratiquant l’agriculture biologique. Nous avons programmé 10 étapes allant de 2 à 4 semaines sur chacune des fermes.

La deuxième étape est l’intégration d’une formation diplômante, le BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation) qui nous permettra d’asseoir pleinement nos ambitions.

Courant 2019-2020, nous projetons de concrétiser la troisième phase de notre projet par la création d’une micro-ferme en Ile-de-France.

Nous sommes conscients que la capacité agricole française est en pleine diminution. Cependant nous oublions souvent que cette simple constatation implique des problématiques tant sur l’emploi que la biodiversité et la dépendance vivrière du pays et du continent .

Avec ce tour de France nous créons l’opportunité de rencontrer sur le terrain, les acteurs de la transition agricole, d’observer et d’apprendre leurs modèles de fonctionnement. Nous souhaitons avoir une vision large de ce qui existe en maraîchage biologique en France afin de développer notre propre modèle par la suite.

Nous travaillons auprès des agriculteurs durant la journée. C’est l’occasion pour nous de les questionner et d’apprendre d’eux, de connaitre leur parcours et leurs choix de culture. Lors de nos temps de repos, nous mettons en forme ces informations pour la rédaction de nos articles, sélectionnons les vidéos des taches effectuées dans la journée…

Avant de lancer ce projet nous sommes passés par une phase de réflexion. Nous étions bénévoles dans une association créant des potagers sur les toits d’écoles parisiennes. C’est à cette période que nous avons commencé à tracer les grandes lignes de notre projet. Nous sommes tout d’abord partis de notre souhait commun, ouvrir une micro-ferme, puis nous avons décomposé les différentes étapes pour y parvenir. La première étant de se former en maraichage, l’idée d’un tour de France nous a semblé logique. Il nous donnera l’occasion de partager le quotidien d’agricultrices et d’agriculteurs tout en abordant divers modèles agricoles, mécanisés, non mécanisés, sur petite ou grande surface et avec ou sans travail du sol.

Le démarchage des fermes a été le réel point de départ de notre tour de France. Il a fallu contacter un grand nombre d’agriculteurs afin de disposer d’un large choix pour notre sélection de ferme. Nous avons insisté sur le fait de sélectionner des fermes de tailles variées avec différente techniques culturales et systèmes de distribution afin d’avoir un aperçu le plus complet possible des démarches maraîchères.

Chacune des étapes du tour sera l’occasion d’interviewer les gérant(e)s de l’installation afin de disposer et de comparer les données technico-économiques recueillies. Outre l’aspect technique, le fait de rester entre 2 et 3 semaines sur chacun des lieux nous permet de récolter des informations plus personnelles telles que les convictions, idéaux et motivations des acteurs rencontrés.

Nous relayons sur notre site internet ces données par le biais de deux outils :

  • Au rythme d’un article par étape, nous abordons l’ensemble des tâches réalisées tout en décrivant le modèle de fonctionnement de la ferme.
  • Des vidéos sont actuellement en préparation et viendront compléter les prochains articles.

Ce tour nous donnera la connaissance nécessaire en maraichage pour communiquer sur un secteur, ne faisant pas égalitairement face à une crise environnementale, sociale et économique.

Nous sommes d’ores et déjà en relation avec des services municipaux pour une démarche de sensibilisation auprès des enfants.

Nous espérons par ailleurs inspirer à notre humble échelle le plus grand nombre d’aspirant à l’installation.

Notre souhait étant de s’installer en Île De France, nous démarchons les organismes de la région susceptibles de s’intéresser et de nous aider à la réalisation de notre installation.

L’agriculture biologique se développe de plus en plus sur le territoire francilien (sur les 569 000 ha de surface agricole utile), 2% sont cultivés en agriculture biologique (+ 1600 ha en 2015) (Chiffre de l’Observatoire Régionale de l’Agriculture Biologique, décembre 2015).

Néanmoins, certains freins agissent contre ce développement : l’accès et le coût du foncier, les difficultés techniques et économiques lors des premières années qui découragent certains porteurs de projet, l’intégration de l’installation sur son territoire et bien d’autres.

Notre bonne compréhension technique et organisationnelle du secteur de l’agricole biologique est l’un des principaux facteurs de réussite de notre projet. Nous mettons donc tout en œuvre pour obtenir les compétences techniques nécessaires à l’installation en nous rapprochant des réseaux accompagnant ces types de projet.

Site internet: www.lesplantsdedemain.fr 

Page Facebook: Les plants de demain

Auteurs: Antonin Deshayes et Julien Pedrot