L'association franco espagnole Neo-Agri a été créée en 2015 pour promouvoir l'installation de néo-paysan.nes en agroécologie. Nous sommes une équipe d'ingénieurs agronomes, paysannes et paysans désireux de contribuer au développement d'une nouvelle agriculture respectueuse des animaux, des humains, des plantes et de la planète.
MISSIONS
- Revaloriser l'image du métier de paysan.ne et promouvoir le renouvellement générationnel agricole
- Accompagner la reconversion professionnelle des futur.es néo-paysan.nes
- Faciliter la mise en réseau et la co-construction du champ à l'assiette
- Promouvoir l'agroécologie pour une transition agricole
Contexte
Depuis quelques années, nous assistons d’un côté à une forte augmentation de la population mondiale qui est de plus en plus demandeuse de produits les moins chers et les plus sains possibles. D’un autre côté, la modernisation de l’agriculture qui s’est produite ces dernières années commence à montrer ses limites. En effet, les sols s’érodent, se fatiguent, les pratiques agricoles ont des conséquences non négligeables sur l’environnement et la santé et demandent de plus en plus de produits phytosanitaires pour assurer les rendements et l’uniformité des productions nécessaires à leur industrialisation. De plus, avec la perspective de l’épuisement des énergies fossiles, il semble nécessaire de commencer à réfléchir à une nouvelle forme d’agriculture capable de nourrir le monde. D’autant plus quand on sait que la production d’une calorie de nourriture demande trente calories d’énergie fossile en agriculture industrielle. Le retour en arrière n’est pas non plus une solution car l’agriculture paysanne telle qu’elle existait dans le passé et telle qu’elle existe encore dans certains pays du Sud ne permettra pas de nourrir tout le monde. Il est donc nécessaire de réfléchir à une nouvelle agriculture agroécologique demandant plus de savoir-faire, mélangeant modernité, méthodes traditionnelles, respect de l’environnement et haute performance.
En parallèle le chômage en milieu rural augmente. Les ruraux finissent par vivre dans les bidonvilles des périphéries des grandes villes. Simultanément, le chômage urbain augmente. Beaucoup d’agriculteurs partent à la retraite ; il y a un problème de renouvellement des générations d’agriculteurs.
Le problème de la transition des terres agricoles est multi-générationnel. Le développement de solutions doit inclure et prendre en compte à la fois les besoins des jeunes et moins jeunes paysan.nes, de ceux qui veulent s’installer et de ceux qui partent à la retraite. Cela va de pair avec la nécessité de mesures gouvernementales pour assurer la transition environnementale et la revitalisation des zones rurales.
Les néo-paysans
Aujourd’hui, être paysan.ne n’est pas considéré comme une carrière honorable. Le succès est lié au salaire. Cependant, quelques courageux remettent en question cette logique et reviennent à la terre. Après une première vie professionnelle en dehors du monde agricole ils changent de voie pour devenir paysan.nes. Dans ce contexte de crise environnementale, de perte de sens, de chômage chronique, certains ont fait le choix de changer de vie pour se consacrer à une agriculture agroécologique (agriculture biologique, de conservation, biodynamisme, en accord avec les principes de la permaculture, etc…). Nous les appelons les « néo-paysan.nes ». Ils choisissent l’agroécologie comme une route alternative pour rentrer dans le circuit de l’alimentation et promouvoir aussi bien la durabilité sociale qu’environnementale.
Ils sont issus de milieu urbain ou rural, de tout milieu social et catégorie socio-professionnelle et installent leur exploitation aussi bien à la campagne qu’en périphérie des villes ou bien en ville. Etant rarement formatés ou freinés par leur entourage (soumis à une pression familiale en ce qui concerne les pratiques agricoles à appliquer), ou une formation agricole conventionnelle, ils se révèlent souvent très innovants et libres d'appliquer leur idées. En effet, ils innovent sur plusieurs aspects tel que la pratique d’une pluriactivité (agricole, gîte, accueil, centre de formation, espace de coworking…), un autre type de distribution (vente en circuit court, à la ferme, transformation à la ferme,…) et des pratiques agroécologiques (association de cultures, non travail du sol,…).
Dans ces temps changeants, nous pensons que ces néo-paysan.nes représentent une opportunité pour apporter une nouvelle énergie, des idées fraîches et un nouveau talent au secteur agricole et alimentaire. Ils peuvent travailler aux côtés des agriculteurs déjà en place (néo-paysan.nes ou non, issus du renouvellement générationnel dominant par succession familiale ou non), qui sont un moteur clé d’innovation, pour remettre en question le système agricole et apporter de nouvelles propositions.
Les néo-paysan.nes sont une réponse essentielle au problème de la succession en agriculture. De nombreux agriculteurs à la retraite n'ont pas de fils ou de fille prêts à prendre la relève. Dans le même temps, beaucoup de personnes sont à la recherche d'une terre pour commencer une activité agricole. Davantage de soutien est nécessaire pour les mettre en contact.